Life in hobart – Tasmania: Photos et vie d’ailleurs

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Sat
12
Dec '09

Changement d’adresse et d’hĂ©bergeur

Salut Ă  tous, ce site a entièrement Ă©tĂ© reconstruit, tout se trouve dĂ©sormais Ă  l’adresse www.elcaminoloco.net .

Bonne lecture

Loz

Thu
7
May '09

Tassie 11# Mercredi 7 Mai – Bruny Island

La vie est vraiment magnifique. Je suis revenu dimanche soir de mon weekend tout émerveillé, le sourire jusqu’aux oreilles et excité au possible lorsque je racontais a Salman en détail ce que j’avais fais. Il me fallait partir dans la nature, d’être seul un petit moment avec moi-même et de recouvrer un rythme de vie le plus proche d’elle possible. Il y a des moments ainsi ou l’on a besoin de faire le point, de trouver les réponses à ses préoccupations, surtout lorsque, comme je l’ai déjà dit, il n’y a personne qui parle sa propre langue maternelle, à qui l’on peut confier plus simplement les choses.


Bruny Island

Une fois n’est pas coutume, le temps était magnifique, l’hiver a déjà pris son envolé, il faut dire que passer de 11 degrés dans la cuisine a un honorable 17 à l’ombre et l’on se croit au printemps.  Je suis parti à Bruny Island, le premier endroit que j’ai visité de la Tasmanie. Ce n’est que vendredi au début d’après-midi que l’idée d’y partir m’est venue. Je n’ai eu juste le temps de noter les horaires de bus allé et retour, celles du ferry puis de trouver une vulgaire carte touristique. Le sac bondissant, je courrais dans les rues d’Hobart pour ne pas rater le dernier, car : 18 h. Au départ du ferry, des bogans, adossés à leur pickup, m’ont offert une bière. On discuta beaucoup de l’ile, de ce que je pouvais y faire, ou aller, ou dormir… le dernier bateau accosta un peu avant 20 h, la nuit était déjà tombée depuis 3heures et c’est tout naturellement qu’ils m’ont proposé de me prendre en stop sur une dizaine de kilomètres pour trouver un endroit ou camper. Un véritable convoi avait fait le détour sur une Gravel road rien que pour moi.

Je me retrouvais seul dans une crique, avec un feu de camp et des Ă©toiles par milliers, au loin une petite lumière d’un bateau Ă©clairait paisiblement la mer me disant qu’au fond les hommes n’étaient pas très loin, d’ailleurs ils Ă©taient des fois un peu trop proches, des coups de feu, laissant un bruit Ă©trange en filant dans l’air, ont Ă©tĂ© tirĂ©s alors que je dormais. Aux aurores, je suis parti pour le nord de l’ile, j’alternais entre marches sur la cĂ´te, faite de plages et roches, et sur la Gravel road. Bruny Island est une ile très paisible, 500 habitants y vivent Ă  l’annĂ©e, et jusqu’Ă  2000 y rĂ©sident les beaux jours, on y trouve beaucoup de fermes, de moutons et de vignes. Je n’ai vu que très peu de voitures, mais toutes se sont arrĂŞtĂ©es a mon signe du pouce, une fille super sympa fit 10 km de plus que ce qu’elle devait faire pour me dĂ©poser et elle me donna ses coordonnĂ©es d’une simple bontĂ© au cas oĂą un problème m’arriverait sur l’ile.

Et ce n’est qu’un exemple parmi tous ceux qui m’ont pris en stop, avec une telle simplicité, on ne peut qu’être heureux d’avoir passé un si bon moment. Il y avait ce Tony, retraité, il promenait ses chiens sur la plage, et 20 minutes après notre premier échange, il était venu me proposer de me déposer sur son chemin, lui aussi a été un peu plus loin pour me rendre service. Le plus drôle suit, on venait de passer devant un de ses amis qui conduisait un gros truck, après m’avoir déposé, Tony sur son retour s’est arrêté le voir et lui a demandé de me prendre en stop. Entre les deux véhicules, il ne s’est écoulé que 5 minutes, juste le temps d’immortaliser les falaises en face de moi et je voyais ce gros engin descendre la pente sur la Gravel road alors que j’étais au milieu de nulle part. Une poignée de main chaleureuse, et sur la route on parlait de nous comme au bistrot, moi de ma vie, lui de la sienne. Au fil de la conversation, j’ai su que les coups de feu de la vielle venaient de lui : les wallabies sont parfois gênants et envahissants ! Je n’étais donc pas la cible d’un quelconque déganté.  Et si je veux lui passer un bonjour à l’occasion, je sais que c’est le point 37 sur ma carte ! un jour qui sait.

La journée était vraiment parfaite, voyager en stop dans ces conditions est tellement agréable. J’aurai pu dormir chez l’habitant si facilement, mais ce n’était pas mon but. J’ai ressenti encore un important changement de comportement par rapport a la Tasmanie, plus on va sur une petite ile, Australie>Tasmanie>Bruny Island, moins nombreux sont les soucis et plus les gens sont accueillants, ou au contraire méfiants. Ici, ils n’ont gardé que la partie chaleureuse. Je me suis fait déposer sur l’isthme, long de plus de 15 km sur 100 m de large, qui sépare le nord de l’ile du sud. Et en marchant sur le sable, je n’ai pu résister à ramasser toutes ses belles palourdes pour mon diner du soir. L’avantage d’un isthme, orienté nord-sud, c’est de pouvoir passer d’un côté à l’autre pour le lever ou coucher du soleil. Bon, le problème de celui-ci, c’est son bush qui par endroits est assez dense. Le dernier spectacle de la journée fut l’un des plus beaux couchés de soleil de ma vie. Une réflexion parfaite des nuages sur le Channel d’Entrecasteaux, des couleurs de feu et le plus impressionnant dans tout ceci, j’étais le seul sur toute l’étendu de la plage me laissant croire que tout ceci ne se produisait que pour la simple admiration de mes seuls yeux.

Je me suis arrêté le soir à un site de camp et ce fut surprenant que pas un seuls wallaby ou opossum ne soit venu me voir. Comme toutes les nuits, celle-ci fut bien fraiche, et bien que mon feu me chauffait, au petit matin il ne restait plus une braise. À 5 h 30, j’étais déjà levé au milieu du bush, et heureusement que l’océan faisait déjà du bruit, car ce feignant de kookaburra a daigné me réveiller ! J’avais un peu joué à la roulette russe la vieille avec les palourdes, je pariais sur le fait de ne pas faire d’indigestion pendant la nuit, mais vu que que neni, j’ai du ramasser pas moins de 10 kg de coquilles st Jacques et palourdes le matin. Le repas de la veille était certainement l’un des meilleurs de toutes mes randonnées : pâtes chinoises épicées aux palourdes, un véritable luxe.

Certaines des femmes aborigènes qui continuent à vivre sur l’ile concoctent des colliers avec de minuscules coquilles de Bernard l’ermite et réalisent ainsi de véritables œuvres d’art, qui reposent parfois dans les musées. J’ai marché sur la première partie de la plage pendant plus de deux heures à travers ces champs de Bernard l’ermite, la lumière rasante du jour les éclairait selon leurs plus belles couleurs, et je dis première partie, car une falaise la coupait en deux. Ce qui est incroyable dans l’histoire, c’est mon manque total d’observation. La falaise était en face de moi depuis le début de ma marche, et ce n’est qu’une fois que 200 m seulement me séparait d’elle que je me suis rendu compte qu’il fallait la franchir. Marcher sur le sable m’en avait perdre mes points de repère, l’impression de marcher une éternité sans avancer. J’aimerai beaucoup aller dans un désert pour connaitre le véritable effet ressenti, que je n’ai en fait qu’effleuré ici. Il était trop tard pour reculer, et le bush était trop dense pour le traverser, j’ai commencé à vouloir escalader une partie peu dure, mais mon sac trop lourd du fait des crustacés me faisait perdre l’équilibre et il était hors de question de les laisser derrière moi.  À cela s’ajoutait la roche un peu glissante. Le peu que j’escaladai me permit de voir l’étendue de la falaise, quelques criques, et un passage plus simple. Le pantalon retroussé, j’ai pu contourner la première partie sans mouiller mon appareil photo. La suite n’était pas trop dure et après une petite traversée sur un rocher aiguisé, je pus rejoindre la deuxième partie de la plage. Tout était magnifique, l’étendue de sable à perte de vue, je me suis empressé de me baigner dans le plus simple appareil. « Baigner » est un bien grand mot, disons que j’attendais que les vagues me cassent dessus pour me réchauffer un brin.

Au cours de ma marche à travers une lagune, je surpris un couple de yellow-tailed black cockatoo (cacatoès noir aux ailes jaunes) chantant chacun leur tour, ou plutôt s’appelant à l’aide l’un l’autre du fait de ma présence non souhaitée. Il n’est pas très courant d’en voir, c’est un oiseau assez imposant de 60 cm de haut faisant un son puissant. J’avais déjà surpris un cacatoès blanc à Hobart volant juste à côté de moi avant de se cacher dans un arbre. Cet oiseau est absolument magnifique, mais plus méfiant et sauvage que la rosella.

Mon retour sur Hobart s’est fait d’une facilité déconcertante, quoi de plus simple que de retrouver une copine française sur le ferry alors que dix minutes auparavant je faisais le tour des voitures avec ma pancarte Hobart a la main, la chance est vraiment de mon côté. Bien que très simple, ce weekend fut si humain qu’il restera longtemps dans ma mémoire. À ce sentiment s’ajoute le fait de ramasser sa propre nourriture, d’entendre le seul bruit de l’océan et celui des coquilles st Jacques se refermant sur mon passage. A$10, c’est ce que m’aura couté le weekend, mais il valait tout l’or du monde, à peine rentré, j’avais du pain sur la planche : les coquillages n’allaient pas s’ouvrir tout seul, mais quel délice, je sens que je vais ouvrir une nouvelle catégorie recette sur mon Blog. Pour vous faire saliver, j’ai fait une sauce de barbe au vin blanc, et avec un assortiment de chef, j’ai présenté la noix de St Jacques et son moelleux corail dans sa belle coquille. Aller, la semaine prochaine je vous en donne les détails.

Tue
28
Apr '09

Tassie 10# Lundi 27 Avril – Anzac Day

Hobart

Lorsque la pluie sĂ©vit toute la journĂ©e, cela ruine Ă  nĂ©ant le projet de faire du kayak sous un magnifique soleil. ForcĂ©ment il y a un peu d’incompatibilitĂ© entre les deux. J’en ai profitĂ© pour en apprendre un peu plus sur cette chère ile. ConsidĂ©rĂ©e par beaucoup comme le plus bel Ă©tat d’Australie, elle fut dĂ©couverte en 1642 par un navigateur nĂ©erlandais, Abel Tasman. D’autres explorateurs l’ont ensuite visitĂ©, parmi les plus connus, Cook (1777) et d’Entrecasteaux (1792). Certaines parties de l’ile portent dĂ©sormais leurs noms. De nombreuses expĂ©ditions passèrent par la Tasmanie, encore appelĂ©e terre de Van Diemen Ă  cette Ă©poque, « the Voyage of the Beagle » raconte le passage de Charles Darwin. Il fait Ă©tat de son admiration sur la variĂ©tĂ© du paysage et de la faune. Il posa pied Ă  terre pendant plus de dix jours Ă  Hobart en fĂ©vrier 1836. Pour ceux qui auraient le courage de lire son livre en anglais, voici un lien : http://www.ibiblio.org/rge/download/beagle.pdf .

Les premiers envois de prisonniers et de gardiens ont commencé en 1803, et une vague importante d’immigration a suivi dans les années 1820’s. curieusement, ce sont les mêmes dates du commencement et de l’apogée de la « Black War », le génocide qui a entrainé la disparition des aborigènes sur l’ile. En 1876, il n’en restait déjà plus un seul sur les 5000 à 10 000 présents depuis plus de 35 000 ans. Il y a une très grande différence entre les aborigènes australiens, considérés comme pacifistes, et les indigènes maoris de la Nouvelles Zélande qui étaient de puissants guerriers. D’ailleurs, les colons britanniques ont été vaincus.

L’exploitation minière et forestière s’est incroyablement développée et a fait accroitre de façon considérable l’économie locale des la deuxième moitié du XIX siècle, sans oublier la découverte d’or à partir de 1877.
L’histoire tasmanienne est essentiellement maritime, le Queen Mary reste au port d’Hobart en guise de pièce de musée, et ses eaux sont connues pour leur grand danger ; le 26 décembre de chaque année a lieu la traversée Sydney Hobart, l’une des plus dangereuses régates au monde, de nombreux accidents y surviennent chaque fois. Auparavant, les naufrages étaient bien entendu plus réguliers que maintenant. Pas moins de 1100 repartis tout autour de l’ile ont eu lieu, dont beaucoup transportaient des prisonniers, curieuse façon d’en finir avec ;) . La découverte archéologique de ces épaves est très précieuse pour comprendre en détail la colonisation tasmanienne.

Je fais un bon en avant pour parler de ce dramatique accident qui a plongé la ville dans le chaos. Le 5 janvier 1975, un navire heurta le Tasman bridge, l’unique pont qui relie les deux bouts de la ville sur des dizaines de kilomètres. Plusieurs piliers cédèrent, et quelques voitures et motards décédèrent après un vol de plus de 60m de haut. Une cellule d’urgence a été mise en place et des navettes remplies de voitures traversaient régulièrement la Derwent River, large de 1300m. Depuis lors, à chaque fois qu’un navire important doit passer sous le pont, la circulation routière est arrêtée par mesure de précaution. Les photos sont visibles sur cette page : http://www.parliament.tas.gov.au/history/brd1.htm .

Voilà donc ce que j’ai pu retenir du musée maritime payant, mais pas pour moi, je reste français quand même ! Donc s’il y a des erreurs, c’est tout à fait possible. Dites-le-moi, je corrigerai, quoique je doute que ça intéresse qui que ce soit.

Allez, on continue, sur la lancée culturelle. Samedi, des 5 heures du matin, avait lieu partout en Australie, et donc à Hobart, une commémoration en l’honneur des combattants de la Première Guerre mondiale qui se sont battus à Gallipoli, Turquie. Le 25 avril 1915, 8000 Australiens et 2700 Néozélandais sont morts lors d’une audacieuse frappe pour mettre hors d’état de nuire la Turquie du conflit. Depuis l’inauguration en 1916, ANZAC day (Australian and New Zealand Army Corps) est célébré chaque année avec  une symbolique plus forte depuis la Deuxième Guerre mondiale. C’est un jour férié très important pour l’Australie. Malheureusement, je n’ai pu y assister ce samedi. Disons que la pluie torrentielle m’a un peu rebuté.

À cause, ou grâce à l’ANZAC day, le marché de Salamanca, qui d’habitude a lieu le samedi, a été reporté au lendemain. J’en ai profité pour sortir mon appareil photo. J’espère que les clichés vous plairont. Je l’ai déjà évoqué il y a quelque temps, ce n’est pas un simple marché. Des musiciens, jongleurs et artistes viennent s’y produire. Certains sont là chaque semaine, comme ce japonais qui vit de son Djembé alors que d’autres ne sont que de passage. Je suis tombé sur un guitariste de blues qui m’a impressionné, j’en ai acheté son album, c’est dire venant de moi. Si vous voulez écouter quelques pistes en plus de son myspace, je me ferai un plaisir de vous les envoyer par mail, l’import est un peu délicat. Je fais sa promotion www.myspace.com/tomrichardsonmusic .