Life in hobart – Tasmania: Photos et vie d’ailleurs

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Tue
28
Apr '09

Tassie 10# Lundi 27 Avril – Anzac Day

Hobart

Lorsque la pluie sĂ©vit toute la journĂ©e, cela ruine Ă  nĂ©ant le projet de faire du kayak sous un magnifique soleil. ForcĂ©ment il y a un peu d’incompatibilitĂ© entre les deux. J’en ai profitĂ© pour en apprendre un peu plus sur cette chère ile. ConsidĂ©rĂ©e par beaucoup comme le plus bel Ă©tat d’Australie, elle fut dĂ©couverte en 1642 par un navigateur nĂ©erlandais, Abel Tasman. D’autres explorateurs l’ont ensuite visitĂ©, parmi les plus connus, Cook (1777) et d’Entrecasteaux (1792). Certaines parties de l’ile portent dĂ©sormais leurs noms. De nombreuses expĂ©ditions passèrent par la Tasmanie, encore appelĂ©e terre de Van Diemen Ă  cette Ă©poque, « the Voyage of the Beagle » raconte le passage de Charles Darwin. Il fait Ă©tat de son admiration sur la variĂ©tĂ© du paysage et de la faune. Il posa pied Ă  terre pendant plus de dix jours Ă  Hobart en fĂ©vrier 1836. Pour ceux qui auraient le courage de lire son livre en anglais, voici un lien : http://www.ibiblio.org/rge/download/beagle.pdf .

Les premiers envois de prisonniers et de gardiens ont commencé en 1803, et une vague importante d’immigration a suivi dans les années 1820’s. curieusement, ce sont les mêmes dates du commencement et de l’apogée de la « Black War », le génocide qui a entrainé la disparition des aborigènes sur l’ile. En 1876, il n’en restait déjà plus un seul sur les 5000 à 10 000 présents depuis plus de 35 000 ans. Il y a une très grande différence entre les aborigènes australiens, considérés comme pacifistes, et les indigènes maoris de la Nouvelles Zélande qui étaient de puissants guerriers. D’ailleurs, les colons britanniques ont été vaincus.

L’exploitation minière et forestière s’est incroyablement développée et a fait accroitre de façon considérable l’économie locale des la deuxième moitié du XIX siècle, sans oublier la découverte d’or à partir de 1877.
L’histoire tasmanienne est essentiellement maritime, le Queen Mary reste au port d’Hobart en guise de pièce de musée, et ses eaux sont connues pour leur grand danger ; le 26 décembre de chaque année a lieu la traversée Sydney Hobart, l’une des plus dangereuses régates au monde, de nombreux accidents y surviennent chaque fois. Auparavant, les naufrages étaient bien entendu plus réguliers que maintenant. Pas moins de 1100 repartis tout autour de l’ile ont eu lieu, dont beaucoup transportaient des prisonniers, curieuse façon d’en finir avec ;) . La découverte archéologique de ces épaves est très précieuse pour comprendre en détail la colonisation tasmanienne.

Je fais un bon en avant pour parler de ce dramatique accident qui a plongé la ville dans le chaos. Le 5 janvier 1975, un navire heurta le Tasman bridge, l’unique pont qui relie les deux bouts de la ville sur des dizaines de kilomètres. Plusieurs piliers cédèrent, et quelques voitures et motards décédèrent après un vol de plus de 60m de haut. Une cellule d’urgence a été mise en place et des navettes remplies de voitures traversaient régulièrement la Derwent River, large de 1300m. Depuis lors, à chaque fois qu’un navire important doit passer sous le pont, la circulation routière est arrêtée par mesure de précaution. Les photos sont visibles sur cette page : http://www.parliament.tas.gov.au/history/brd1.htm .

Voilà donc ce que j’ai pu retenir du musée maritime payant, mais pas pour moi, je reste français quand même ! Donc s’il y a des erreurs, c’est tout à fait possible. Dites-le-moi, je corrigerai, quoique je doute que ça intéresse qui que ce soit.

Allez, on continue, sur la lancée culturelle. Samedi, des 5 heures du matin, avait lieu partout en Australie, et donc à Hobart, une commémoration en l’honneur des combattants de la Première Guerre mondiale qui se sont battus à Gallipoli, Turquie. Le 25 avril 1915, 8000 Australiens et 2700 Néozélandais sont morts lors d’une audacieuse frappe pour mettre hors d’état de nuire la Turquie du conflit. Depuis l’inauguration en 1916, ANZAC day (Australian and New Zealand Army Corps) est célébré chaque année avec  une symbolique plus forte depuis la Deuxième Guerre mondiale. C’est un jour férié très important pour l’Australie. Malheureusement, je n’ai pu y assister ce samedi. Disons que la pluie torrentielle m’a un peu rebuté.

À cause, ou grâce à l’ANZAC day, le marché de Salamanca, qui d’habitude a lieu le samedi, a été reporté au lendemain. J’en ai profité pour sortir mon appareil photo. J’espère que les clichés vous plairont. Je l’ai déjà évoqué il y a quelque temps, ce n’est pas un simple marché. Des musiciens, jongleurs et artistes viennent s’y produire. Certains sont là chaque semaine, comme ce japonais qui vit de son Djembé alors que d’autres ne sont que de passage. Je suis tombé sur un guitariste de blues qui m’a impressionné, j’en ai acheté son album, c’est dire venant de moi. Si vous voulez écouter quelques pistes en plus de son myspace, je me ferai un plaisir de vous les envoyer par mail, l’import est un peu délicat. Je fais sa promotion www.myspace.com/tomrichardsonmusic .

Wed
22
Apr '09

Tassie 9# Mercredi 22 Avril – Tasman Peninsula

Alors qu’il faisait remarquablement beau et chaud, je me suis chopé une sorte de torticolis samedi soir en grimpant sur le toit pour voir les étoiles, normal non ? On n’est pas trop fini avec ceux de l’escalade, et le pire c’est le courant d’air qui me la provoqué. Tel un bossu je fus dimanche et lundi. Ce n’est vraiment pas de chance, trois semaines avant c’était le dos. J’en ai profité pour travailler chez moi… au soleil. Et quelle bonne surprise lorsque Alexis, le français qui me prit en stop il y a deux semaines, m’appela pour passer chez moi. Un peu dégouté de ne pas avoir pu sortir dimanche, j’ai craqué à la tentation. Je n’étais pas à un jour de travail près, et puis la prévision météo était tellement bonne ;) . Le lendemain matin, nous sommes partis pour Richmond, une des villes les plus historiques de la Tasmanie avec son Église Catholique Romane, et son plus vieux pont construit par des prisonniers, puis pour la Tasman Peninsula. Des photos, des photos et encore des photos. J’ai pu retester son 12-24mm, il faut vraiment que je m’achète un grand angle! On a bien déliré, recherché la lumière idéale tout au long de la journée, et forcement il a fallu définir notre route pour être sur la cote ouest l’après-midi en fonction. Des fous je vous dis !! Sur la route, nous sommes tombés sur un véritable terrain de jeu, un junkyard, cimetière de vieilles voitures. Je vous laisse imaginer les couleurs rouille magnifiques s’alliant avec la lumière rasante du soleil. Le temps de demander si l’on pouvait faire des photos pour éviter de se faire croquer par les chiens, et le monde nous appartenait.

Tasman Peninsula

Malheureusement, on a fait subir notre passion commune à une fille qui était avec nous. Et le soir, que la frustration fut grande lorsque l’on a vu ces rainures de feu s’étendant sur des kilomètres, mais que l’on avait déjà dépensé notre crédit photo deux minutes plus tôt et la patience de la demoiselle. Ces feux, d’une envergure incroyable faisaient régner un climat de malaise, surtout lorsque du loin, on pouvait voir une diffusante lumière rouge, derrière une colline, contrastant avec le noir de la nuit : très impressionnant et chaotique. Je m’imaginais dans la guerre des mondes.

On est arrivé chez moi pour diner, avec du vin dans la main, et Salman avait déjà tout préparé : le curry, le crumble … Que c’est grand de rentrer, de s’avachir dans le canapé et de se faire servir à manger ! Alex est reparti pour Melbourne le lendemain matin. Je lui souhaite bonne chance pour la suite, la porte ici est toujours ouverte.

Sat
18
Apr '09

Tassie 8# Samedi 18 avril – Port Arthur

Heureusement que Salman et moi faisons vivre un peu la maison, elle serait bien calme. Quand je suis rentre du weekend de Pâques, deux de ses amis, Niman et Iraj sont venus de Melbourne passer une petite semaine de vacances chez nous. Je rencontre dĂ©cidĂ©ment que des personnes remplies de bon sens et d’ouverture d’esprit, et devinez quoi, ce sont de grands voyageurs. Nous sommes partis tous les trois pour Port Arthur mardi matin. Port Arthur situĂ© sur la Tasman Peninsula, Ă  100 km d’Hobart, est l’une des plus cĂ©lèbres places de l’ile. Le pĂ©nitencier de Port Arthur Ă©tait la prison la plus sure de son Ă©poque, complètement isolĂ©e du monde et entourĂ©e de la mer, elle renfermait les plus grands condamnĂ©s britanniques et irlandais de 1833 à 1850. Pour s’échapper, seule la nage Ă©tait possible. L’isthme joignant les deux bouts de terres ne faisant que 30 mètres de large Ă©tait bien gardĂ©. Seul Martin Cash, accusĂ© de vol envers son employeur, a rĂ©ussi Ă  s’échapper par la nage avec deux de ses compères. Billy Hunt a Ă©tĂ© beaucoup moins chanceux, mais bien plus original : il s’est dĂ©guisĂ© avec une fourrure de kangaroo, s’est malheureusement fait attraper, et a Ă©copĂ© de 150 coups de fouet. L’histoire de Port Arthur est très lourde, tortures, surpopulation, quand aujourd’hui il n’y aurait de la place que pour 25 personnes, il y avait jusqu’Ă  plus de 800 prisonniers auparavant. Le cimetière de la prison, situĂ© sur une ile Ă  part, Dead Island, l’ile des morts, compte parmi plus de 1600 enregistrĂ©s. Beaucoup de prisonniers finissaient Ă  l’asile, très comprĂ©hensible, ou au bagne selon leur comportement.

Port Arthur

Ce qui Ă©tonne lorsque l’on arrive sur place, c’est le paysage paradisiaque, surtout avec les couleurs d’automne : peupliers, petit canal, la mer, un parc immense. Depuis la fermeture en 1877 de la prison, le cadre est passĂ© des enfers au paradis, et c’est Ă  partir des annĂ©es 1920’s que le tourisme s’y est grandement dĂ©veloppĂ©. Guides, croisières en bateau, une foule de bâtiments Ă  visiter. Un jour est suffisant pour faire le tour. Mais attention, depuis quelques annĂ©es erre un fantĂ´me la nuit dans le parc. Il y a mĂŞme des photos, preuves irrĂ©futables, tĂ©moignant de son existence. Il y a donc une visite de nuit payante pour espĂ©rer voir le fantĂ´me. Tourist trap, piège a ***

Je ne vais pas parler de tous les monuments, mais la façade de l’asile est «géniale ». Trois revêtements et pierres différents. La transition était bien trop flagrante, j’ai donc demandé a un guide le pourquoi du comment, je vais résumer en une phrase : ils ne savent pas faire une rénovation correcte, au moins en France on fait des efforts, il y a une cohérence. Ici il fallait remettre un mur, alors ils ont osé le faire : rose, jaune et gris. C’est d’un gout !

Après cette visite historique du pĂ©nitencier, j’ai cĂ´toyĂ© la police beaucoup trop de fois le restant de la semaine, coĂŻncidence ;) ? Bon d’accord, griller un feu n’est pas très malin, mais bon il Ă©tait inutile. Et le vendredi soir, lorsqu’au milieu d’une fĂŞte il a fallu aller au Bottle-o en voiture, on s’est fait arrĂŞter sur l’aller… et le retour ! Mis Ă  part ça, je ne vais pas les critiquer, ils ne sont vraiment pas comme en France. D’ailleurs, en parlant de la France, ce qui s’y passe fait vraiment peur, mais d’un cĂ´té rassure, au moins le français ne se laisse pas faire, a contrario d’autres pays.